A l’approche du 8 mars, les manifestations en hommage aux femmes se multiplient ici et là, et la journée, qui n’était peut-être pas aussi repérée il y a quelques années, devient un « phare » aussi médiatisé (et lumineux?) que Pâques ou la Saint Valentin.
Concerts, expositions, rencontres, on se demande parfois où donner de la tête, même si, en défenseurs engagés du féminisme, il y a toujours bien sûr nos propres projets auxquels on met une main active et déjà ceux sur lesquels on planche pour l’année suivante…
Alors, et plutôt que de mettre en avant telle ou telle personnalité, tel ou tel projet, l’idée est ici de faire un petit billet d’humeur et de revenir peut-être sur ce qui a changé en un an.
Où étions nous il y a un an? Il y a un an, Française Ethniques était encore en gestation et le 8 mars, journée importante s’il en est, était alors un crève-cœur puisque tout n’était pas encore prêt pour publication et partage.
Il faut comprendre ici que le 8 mars a toujours été pour moi un aimant à projets, ou une sorte de catalyseur.
En effet, c’est autour de cette date qu’est né mon premier projet Impressionnantes; cette date me permet chaque fois de rencontrer à de femmes extra-ordinaires, plus de collectifs de femmes, d’entrepreneuses, d’initiatives, à point tel que mon carnet d’adresses alors déjà bien rempli n’a eu de cesse de grossir à ma plus grande joie.
Après, le 8 mars, c’est aussi un peu comme Pâques ou la Saint Valentin lorsque l’on connaît les coulisses et que l’on a déjà travaillé pour un chocolatier ou un fournisseur de bas fantaisie en plumetis autofixants, et de ce fait on peut se sentir un peu blasée et prendre un peu de recul avec « la cause ».
Pourtant, j’ai plutôt l’impression que les choses avancent et avancent bien.
Depuis un an, nous sommes passées par l’épisode #Meetoo, « Noire n’est pas mon métier », les #payetablouse, #payetapage, #payetanote et consorts, et avons découvert la Ligue du Lol et toutes ces révélations sur le harcèlement en ligne.. et avons lu de très nombreuses statistiques qui montrent que l’égalité homme / femme n’est pas encore là.
Mais ce que je sais : nombreuses sont les femmes motivées pour que les choses avancent et changent.
Je le note d’autant plus lors de mes rencontres des collectifs de femmes qui grandissent vite et qui sont enthousiastes.
Revenons un instant sur ces statistiques qui pointent du doigt ces inégalités encore existantes et apprécions que l’état, ou l’administration met désormais à disposition de nouvelles statistiques, outils précieux pour l’égalité et l’éthique.
Deux d’entre elles, récentes, m’ont marquée.
Il y a la notation désormais que les grandes entreprises ne peuvent éviter et portant sur leur politique d’égalité, avec une moitié de mauvais élèves (qui n’ont pas rendu ou publié leur copie).
Et il existe aussi cette étude effectuée par l’INA qui s’intéresse à la « parole » des femmes dans les médias (radios et TV), avec un outil spécialement conçu pour digérer de très longues heures d’émissions. Soit dit entre nous, je ne savais pas qu’un robot pouvait faire si facilement la distinction entre les voix…
Résultat, beaucoup de nuances depuis les années 2000 suivant les canaux, publics ou privés.
En gros, il apparaît que nous sommes passées d’un monde où les hommes parlaient trois fois plus que les femmes (75% du temps) à un présent où les hommes parlent deux fois plus que les femmes (65% du temps).
Bon. Françaises ethniques , qui n’est qu’à ses balbutiements, n’oublie donc pas son idée, à terme, de réaliser ses propres documents audiovisuels pour essayer de faire pencher la balance à bien des niveaux et ainsi peut-être à son tour entrer un jour dans les statistiques !
Bon 8 mars à toutes (et à tous)…
JB