© Andrea Montano

A l’occasion de l’exposition Lunarama, à la cité des Sciences et de l’Industrie, Caroline Corbasson a réalisé une exposition qui reflète son approche plastique de la lune à l’aide d’un microscope à balayage électronique à la surface d’un morceau de météorite lunaire, trouvé dans le désert du Sahara, acheté pour l’exposition. On y découvre un panorama de photographies sur quatre mètres de long, mais également un film directement tiré de la séance d’exploration électronique de la météorite, dont la bande-son a été confiée à Pierre Bariaud qui a produit des sonorités issues du champ magnétique émis par le fragment lunaire. Au centre de l’installation, c’est la météorite elle-même qui est dévoilée dans une
vitrine entourée de loupes. Rencontre avec Françaises Ethniques.

 Quel est votre parcours, en quelques mots ?

J’ai fait mes études à Paris et à Londres de 2008 à 2013. J’ai commencé ensuite à présenter mon travail très tôt dans plusieurs expositions de groupe, des expositions personnelles à Paris, et dans le reste de la France, en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Depuis plusieurs années, je travaille en collaboration avec des institutions d’études astrophysiques comme le CNRS, le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, ou encore l’Observatoire Paranal, dans le désert d’Atacama pour réaliser des films.

Quel a été la ou les motivations premières pour réaliser une telle exposition? Pourquoi?

L’exposition Lunarama s’inscrit dans un ensemble d’événements célébrant les 50 ans du premier homme à avoir marché sur la lune. Le curateur Gaël Charbau m’a invité à réaliser une exposition à la Cité des sciences et de l’industrie sur notre satellite. C’était pour moi l’occasion d’en apprendre plus sur la lune qui, malgré le fait que nous l’avons déjà visitée à plusieurs reprises, et cartographiée, reste un véritable mystère. J’ai donc développé plastiquement une interprétation personnelle de cet astre qui a toujours fasciné l’humanité à travers un de ses minuscules fragments.

Pensez-vous que toute ces réflexions et recherches sur la Lune, mais aussi les coûts que cela engendre et a engendré sont, au final, éthiques ?

Notre satellite, dans son histoire, a été le centre de vives tensions entre les Etats-Unis et l’URSS au cours de la Guerre froide, ce qui a conduit à une course technologique folle. Encore aujourd’hui, elle est l’objet de convoitises de la part de nombreux pays car à terme, la lune pourrait potentiellement devenir une terre d’accueil pour des colonies. J’ai donc voulu présenter une facette plus poétique de la lune, hors de toutes considérations économiques ou politiques. L’exposition est un voyage sur la lune sans fusée, avec zéro empreinte carbone.

Parlez-nous de l’exposition. Est-elle intergénérationnelle ?

Lunarama est une exposition pluridisciplinaire mêlant un morceau de roche lunaire dont sont tirés des photographies au charbon et un film, le tout présenté dans une scénographie immersive. D’un petit caillou gros de quelques centimètres à peine, j’en ai tiré de vastes paysages lunaires. En ce sens, avec ce jeu d’échelles, l’exposition est très visuelle et est accessible à tous les publics. Les enfants comme les adultes peuvent trouver un intérêt dans ses œuvres que j’ai imaginé spécialement pour cet événement.

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